
Le mot “cabaret” évoque immédiatement les plumes, les paillettes et une ambiance festive pleine de charme. Mais cette forme d’art profondément française a une histoire riche, surprenante et parfois militante. De ses origines à Montmartre jusqu’à son renouveau contemporain, le cabaret traverse les époques en s’adaptant aux sensibilités du moment tout en gardant son essence libre et audacieuse. Dans cet article, plongeons ensemble dans l’histoire fascinante du cabaret en France.

Le Chat Noir, berceau du cabaret artistique parisien.
Les origines du cabaret : Montmartre, fin XIXe siècle
C’est à Paris, plus précisément à Montmartre, que naît le cabaret moderne. En 1881, Rodolphe Salis ouvre Le Chat Noir, un établissement à la fois café, scène de spectacle et salon littéraire. On y déclame des poèmes, on chante des chansons engagées, et on rit des travers de la société. Ce premier cabaret attire des figures artistiques comme Aristide Bruant, Erik Satie ou encore Toulouse-Lautrec, qui immortalisera plus tard la vie nocturne montmartroise dans ses œuvres.
À cette époque, le cabaret n’est pas encore le spectacle fastueux que l’on connaît aujourd’hui. C’est un lieu de création, de provocation intellectuelle, et d’avant-garde artistique. Il n’est pas rare que des spectacles abordent des sujets politiques ou sociaux, faisant du cabaret un espace de liberté d’expression unique en son genre.
L’âge d’or du cabaret : 1900–1930
Avec l’entrée dans le XXe siècle, le cabaret évolue vers un spectacle plus visuel et divertissant. Des lieux emblématiques ouvrent leurs portes, comme le Moulin Rouge (1889), les Folies Bergère, ou encore le Casino de Paris. Le cabaret se rapproche du music-hall, avec des revues composées de numéros chantés et dansés.
C’est aussi l’époque où naît le French Cancan, danse emblématique aux jambes hautes, mouvements rapides et froufrous colorés. Immortalisée par La Goulue, Jane Avril et les illustrations de Toulouse-Lautrec, cette danse devient un symbole de fête, de provocation, et de liberté féminine. Le cabaret devient un spectacle complet, attirant une clientèle bourgeoise curieuse d’exotisme et de sensualité.

« Le cancan, ce n’est pas de la danse… c’est de la folie réglée au millimètre ! » – Henri Danglard. Crédit photo : Olivier Brajon.

L’entre-deux-guerres : explosion de la chanson et du burlesque
Les années 20 et 30 marquent l’avènement du cabaret comme scène musicale. Le burlesque, les revues à plumes, et les grandes chanteuses prennent le devant de la scène. Des artistes comme Joséphine Baker apportent un nouveau souffle avec des performances audacieuses et résolument modernes.
Les cabarets se multiplient, et certains s’internationalisent. Paris devient la capitale mondiale du divertissement nocturne. Le style Art Déco s’invite dans les décors, les costumes deviennent plus sophistiqués, et l’humour s’impose aux côtés du glamour.
✊ Le cabaret pendant l’Occupation : un lieu de résistance voilé
Durant la Seconde Guerre mondiale, les cabarets ne ferment pas, mais changent de ton. Derrière les paillettes, certaines chansons diffusent des messages codés de résistance. Les artistes utilisent la scène pour faire passer des idées, avec subtilité.
Le public, lui, continue de chercher dans ces lieux un exutoire, un peu de légèreté dans une époque sombre. Le cabaret devient un moyen de résister par la joie, l’humour et la culture.

Joséphine Baker, symbole de l’audace et de la liberté artistique.
L’après-guerre : l’âge de la chanson et du cabaret poétique
Entre les années 50 et 70, les cabarets retrouvent leur rôle de tremplin pour les auteurs-compositeurs. Des artistes majeurs comme Jacques Brel, Georges Brassens, Barbara ou Juliette Gréco émergent dans des lieux comme l’Écluse, le Lapin Agile ou le Petit Journal Montparnasse.
Le cabaret redevient un espace d’intimité, où la parole, la musique et l’émotion prennent le dessus sur la performance visuelle. Cette période marque une diversité des styles : entre cabaret, poétique, engagé, humoristique ou musical.
Déclin et marginalisation (1970–1990)
Avec l’arrivée de la télévision, puis des boîtes de nuit et des concerts grand public, les cabarets perdent en popularité. Beaucoup ferment. D’autres se réinventent difficilement. Les grandes scènes survivent : le Crazy Horse séduit encore par son esthétisme érotique chic. Mais le genre semble en déclin.
Paradoxalement, cette époque voit aussi naître les prémices d’un renouveau, grâce à des artistes de cabaret underground, alternatifs, queer, qui réinvestissent la scène avec des propositions hybrides.

Quand la technologie sublime l’art du spectacle. Crédit photo : Olivier Brajon.
La renaissance du cabaret moderne (2000–aujourd’hui)
Au tournant du XXIe siècle, le cabaret connaît une nouvelle vie. Les créations deviennent plus théâtrales, plus technologiques, plus immersives. Les spectacles ne se contentent plus de faire rêver : ils font vibrer, réfléchir, interagir.
Des lieux comme le Cabaret Voulez-Vous en sont la preuve : en combinant tradition, innovation et sens du show, ils offrent une expérience complète, entre repas raffiné et spectacle vivant. Le cabaret s’ouvre aussi à tous les publics, sans élitisme, et reflète une société plurielle.
Conclusion : Le cabaret, entre patrimoine et modernité
Le cabaret français a traversé les siècles sans jamais perdre son éclat. Il est tour à tour satirique, glamour, poétique ou provocateur. Et aujourd’hui plus que jamais, il séduit une nouvelle génération en quête d’émotion authentique et de spectacle vivant.
Envie de vivre l’expérience par vous-même ? Plongez dans l’univers du Cabaret Voulez-Vous, découvrez nos spectacles, nos artistes, et laissez-vous emporter par une soirée inoubliable.